Rio de Janeiro, années 1970 : une énergie bouillonnante
C’était un après-midi ensoleillé dans les chaussées animées de Rio de Janeiro. Les passants, les vendeurs ambulants et les musiciens de rue exécutaient une symphonie urbaine vibrante. Deux jeunes lycéens, Célio Mattos et son ami Nilson Teixeira, marchaient côte à côte, emballés par une seule idée : créer une musique qui refléterait autant leur passion que leur culture. Entre discussions sur les rythmes brésiliens et rêves de scène, une étincelle naquit : une composition qui deviendrait Dança dos Pretos, une œuvre emblématique de la musique afro-brésilienne.
C’était en 1976, et Dança dos Pretos fut l’une des premières compositions du duo, manifestant le début d’une collaboration artistique marquée de sincérité et de créativité. Cette chanson, avec une structure complexe qui alterne des mesures en trois et en deux temps, portait l’empreinte d’une forte influence du « baião novo », popularisé par des artistes comme le Quarteto Novo et Edu Lobo. Elle transmettait déjà un message profond qui allait résonner des décennies plus tard.
La genèse d’une œuvre culturelle et significative
Dans les années 1970, Rio était un carrefour culturel où se croisaient les influences du baião, de la samba et des rythmes afro-brésiliens. Inspirés par cette richesse, Célio et Nilson voulaient traduire dans une chanson l’énergie, mais également les luttes et les rêves d’un peuple. Dança dos Pretos était leur manière de rendre hommage aux racines afro-brésiliennes, en célébrant simultanément la résilience et l’espoir.
L’écriture des paroles, en même temps poétique et engagée, traduisait une métaphore puissante : la danse symbolisait la lutte, un mouvement perpétuel pour surmonter l’adversité. Cette chanson figurait bien plus qu’un exercice musical ; elle était un cri du cœur, un appel à se souvenir des récits de résistance et à honorer l’héritage des générations passées.
Le retour d’un classique : la réinterprétation de 2024
Près d’un demi-siècle plus tard, Célio Mattos et Fernando Pinto Pereira réinterprètent Dança dos Pretos, procurant une nouvelle vie à cette composition intemporelle. Fidèle à l’esprit originel, mais enrichie par des arrangements modernes, cette récente version a été enregistrée entre Lyon et Rio de Janeiro, reliant deux continents à travers la musique.
L’énergie et la complicité du duo transparaissent dans chaque note, chaque battement, chaque silence.
Les paroles et leur symbolisme
Voici les paroles complètes de Dança dos Pretos, en portugais :
O corpo preto, o gingado
A chula pra arrebatar
O rodopio na lua
A dança pra trabalharA cor do preto brilhando
No suor do canavial
Magia, pemba, feitiço
Força do bem pelo malMas no balanço da coça
O preto no cativeiro
Ficar entre cruz e chicote
É melhor lutar pra viverSe entoca no mato de dia
Que à noite o bote é certeiro
E um dia vai quebrar pauÉ preciso água mole
Em pedra bater
É preciso, é preciso
Água mole em pedra bater
Ces paroles mêlent poésie et réalisme, explorant les luttes historiques et la résilience à travers une métaphore puissante. La danse représente la survie, le désir de transcender les souffrances et de transformer la douleur en force.
Une production technique et artistique soignée
Produite par Brasil Productions (Espace & Tempo) et distribuée par Tunecore France (Believe), Dança dos Pretos a bénéficié d’une expertise technique remarquable.
Équipe technique :
- Célio Mattos : arrangement, guitares acoustiques, basse, claviers, voix.
- Fernando Pinto Pereira : batterie.
- Enregistrement :
- Célio Mattos à Brasil Productions Studio, Lyon.
- Daniel Wally à Estúdio Floresta, Cosme Velho, Rio de Janeiro.
- Mixage, mastering et montage vidéo : Célio Mattos.
Une Lyric Vidéo évocatrice
Pour accompagner la chanson, une lyric vidéo immersive a été créée. Elle met en valeur des images de capoeira, d’atabaques et des paysages emblématiques du Brésil, comme des cascades majestueuses. Ce visuel connecte les spectateurs à l’univers culturel de la chanson. Il renforce son message de célébration et de résilience.
Conclure en musique et en espoir
Dança dos Pretos n’est pas seulement une chanson. C’est une œuvre emblématique de la musique afro-brésilienne. Elle crée un pont entre le passé et le présent. Cette chanson rend hommage à la culture afro-brésilienne et célèbre la force de la création musicale. Revisiter des compositions comme celle-ci, c’est préserver une mémoire collective et personnelle.
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Et donc quels liens avec la Capoeira (cf la video qui montre un moment de capoeira)?
Bonjour Marie-Claude, merci pour votre commentaire !
La capoeira est l’une des manifestations culturelles afro-brésiliennes les plus représentatives. Par son essence, elle symbolise la résistance, la résilience et le combat face à l’oppression. Elle est également un terreau fertile pour de nombreux genres musicaux brésiliens tels que le jongo, la samba, le baião, le maracatu et l’ijexá. Ces genres se nourrissent des éléments instrumentaux, rythmiques, mélodiques et chorégraphiques introduits par la capoeira.
Dans les paroles de Dança dos Pretos, Nilson Teixeira évoque explicitement cette connexion dès les premiers vers :
« O corpo negro, o gingado / A chula pra arrebatar. »
Le mot gingado fait directement référence à la posture et au mouvement caractéristique de la capoeira, tandis que chula renvoie à un style musical traditionnel utilisé dans les chants liés à cette pratique.
Pour aller plus loin, voici quelques ressources utiles :
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Célio Mattos
Merci pour les liens, particulièrement bien documentés
Merci pour les liens, particulièrement bien documentés
Parabéns, amigos! Abraços!
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